Les songes visuels de Cecil Beaton

En 40 photographies de Cecil Beaton, la galerie Huxley Parlour permet de retracer le parcours de l'artiste depuis ses premières série dont la série surréaliste Bright Young Things des années 1920 jusqu'à ses photographies de ses créations de mode comme ses portraits des années 1930 aux années 1950.

Il y a là des sérénades mentales intelligentes et poétiques fruit d'un regard d'exception. Chaque photo vient certes de la main et de l'esprit mais le tout dans diverses mises en scène concoctées par cette créatrice d'exception.

Au visible fait place une visibilité ce qui est plus importants. Les formes données se métamorphosent en se subordonnant la syntaxe visuelle une puissance évocatoire et selon des opérations d'innocences plus rouées qu'il n'y paraît et qui appelle protection du songe sur le réalité même lorsqu'il s'agit de montrer des modèles. La photo de mode prend ici sa liberté mais peut-être aussi sa raison d'être puisqu'il ne s'agit plus simplement de rapporter du réel mais du rêve.

C'était déjà dans son lit pendant ses insomnies, entre songes, cauchemars et éveil, que l'artiste chercha déjà des thèmes, échafaudait ses projets, en cherchant scénarii angles. Au besoin elle décompose le réel afin que l'usage du monde comme de la mode prenne un nouveau sens donc se transforme dans un rappel à la photographie surréaliste (Man Ray, Claude Cahun).

L'apparent se dissout en un chant plastique qui s'adresse au visible : la photographie résonne dans son espace et s'établit au sein des objets concrets, tangibles ce qui plus indicible en un regard d'aube.

Jean-Paul Gavard-Perret

Cecil Beaton, Online vuewing room, Huxley Parlour, Londres, mai-juin 2020.

 

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