Deborah Anderson et les indiennes d'Amérique

Deborah Anderson chanteuse et compositrice (cf. son superbe album Silence) est aussi et surtout photographe et cinéaste. Dans son dernier film et les photographies de son livre Women of the White Buffalo, elle suit les femmes de la tribu Lakota dand le Dakota du Sud.

L’exposition photographique a déjà ouvert ses portes à Los Angeles et le film a été présenté avant son exploitation commerciale en octobre 2020. Il a déjà remporté sept prix, dont celui du meilleur réalisateur du long métrage documentaire aux Los Angeles Independent Film Awards.

Fascinée par les cultures autochtones et pour les défendre, aidée d'une femme médecin, elle a visité les réserves indiennes à la suite de meurtres ou de disparitions de femmes de la tribu.
Par ailleurs elle voulait comprendre de visu ce que signifiait être autochtone moderne vivant dans ces réserves et le montrer.

Avant de visiter ces espaces l'artiste a fait de nombreuses recherches. Elle s'est rendue compte que personne ne s’était vraiment concentré sur de telles femmes des cultures premières en Amérique.
Derrière un matriarcat perdu, dans de telles sociétés les femmes continuent de représenter l’épine dorsale. Pour l'illustrer par le terrain, la créatrice a choisi huit femmes de différents âges afin de parler de leur vie quotidienne, de leur histoire au sein d'un des plus pauvres comtés d’Amérique du Nord.
Partageant les rites de la tribu, assise à l’intérieur des cabanes ou ce qui en tient lieu, elle a dû renoncer parfois à filmer en direct : cela aurait été trop descriptif et aurait fait passer à côté du sujet. Elle a eu besoin de déplacer son point de vue et choisir les images fixes plus parlantes et chargées.
Preuve que la technique documentaire demeure plus complexe qu'il n'y paraît.

Lors de la séance privée et pour assister au 24e Festival du film de la Nation Rouge, les femmes de la réserve présentes dans le film sont allées à Los Angeles pour parler à un public. Elles furent enfin reconnues pour qui elles sont dans leur dignité et ce qu'on nomme à raison ou à tord la résilience.