Vie et mort de Tony Vaccaro

Né à Greensburg, en Pennsylvanie, le 20 décembre 1922, Tony Vaccaro a passé les premières années de sa vie dans le village de Bonefro en Italie, après que sa famille ait quitté l’Amérique sous la menace de la mafia.

En raison de la mort prématurée de ses parents et après son enfance auprès de ses deux sœurs, au début de la Seconde Guerre mondiale, il retourne aux États-Unis pour fuir le régime fasciste. Il est enrôlé dans l'armée en 1944 et envoyé en Europe avec la 83e division d'infanterie.
De 1944 à 1945, il réalise les photographies de guerre qui l'ont rendu célèbre : débarquement de Normandie, Bataille de Normandie, etc.

L'exposition pour le 98e anniversaire du photographe se déroule au moment où décède  celui dont l'esthétique peut se résumer en une de ses phrases : J’ai photographié quiconque a donné quelque chose à l’humanité. Ses photographies instruisent les relations qui suggèrent moins des tensions que des convergences entre les êtres et ce, même au sein de la guerre et ses destructions. Se découpent des portraits solitaires ou de groupes. Ils suggèrent, au sein même du réel le plus dur, l’inexprimable et l’invisible. Au regardeur ensuite de trouver son chemin là  où Tony Vaccaro a infiltré sa bienveillance, son ordonnancement.

L’œuvre incruste dans le langage plastique une célébration lucide et un constat attentif à l'humain. Le photographe sait tirer des images autre chose que la nostalgie de l’éphémère. Surgit de chaque portrait un espoir au moment où un lointain (induit par les uniformes) indique une proximité au sein  du contexte des prises et leurs "scénographies".
Et ce dans l'espoir d'ouvrir pour bien des photographes des sésames.
 

Jean-Paul Gavard-Perret


Tony Vaccaro, 80 ans de photographies, Monroe Gallery of Photography, NewYork, du 20 novembre au 17 janvier 2021

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