Helene Schmitz : intersections

Pendant la pandémie, la photographe suédoise Helene Schmitz a profité d'un tel temps mort pour plonger  dans ses archives. Elle en a tiré le livre 1983 publié par les éditions Skreid. Elle présente une sélection de ses premières productions complétée par des fragments de son journal ainsi que des lettres. 

Elle a déjà publié plusieurs livres dont Blow Up (2003) et Ur Regnskogens Skugga (2012) nominés pour le August Prize et a réalisé un certain nombre d’expositions personnelles en Suède, en Europe et aux USA dont à la Fotografiska à New York.

Dans ces œuvres premières le corps "parle" et s'incarne en une poétique des formes là où, quoique sexué, l'amour se moque des genres. Et  à l'époque cela rendit ces photos étranges et fascinantes.
Elles n'ont pas perdu leur force – au contraire. Et un certain caractère "vintage" les rend plus prégnantes. La photographe joue souvent sur les intersections de divers types.

Chaque photo fait dire aux femmes si tu n'étais pas toute dans ton corps, rien de tout cela ne tiendrait. Se manifeste ici ce qui cause le désir mais il n'y a pas que cela. Chaque photo crée un joint, une couture. Souvent de la manière la plus inattendue qui soit.
De telles prises prouvent que tout accord implique une discordance et que le réel est sérieux lorsqu'il est sériel et ne s'épuise pas d'un seul "cliché".

Jean-Paul Gavard-Perret

Helene Schmitz, 1983, éditions Skreid, 2022, 128 p.-, www.skreidpublishing.com/

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