Glamour et incertitudes : Courtney Roy

Maîtresse de la photographie contextuelle, celle qui rappelle  combien certains lieux indiquent si clairement nos intentions que nous n’avons même pas besoin de les exprimer pour être compris met en jeu des femmes qui profitent de leurs vacances pour rechercher un mari ou un amant.
Elles mettent a priori tous les atouts de leurs côtés : bronzage, ongles parfaits,  tenues (petites mais coordonnées)  font d'elles des sauvageonnes aguicheuses. Le tout dans un monde de simulacres. S'entrevoient ici ou là, quelques fragments de réalité : plages, paquebots voire un alligator criant de vérité. Bref ce livre contient ce qui fait la patte ironique de la créatrice et de ses portraits cinématographiques colorés.

Mais  sous le pastiche chic et classieux, une tension demeure là où les frontières entre la réalité et l’imaginaire se perdent. Il  ne s’agit pas du monde que nous rêvons forcément de toucher. Car il existe toujours des éléments perturbateurs propre à casser le glamour. 
Les clichés se renversent. Sous le nacre le déceptif veille. Le romantisme affectif est remplacé par des liaisons illusoires et rapides : elles sont des coupes-faim ou des trompes l'ennui dans une ironie délicieuse des idées reçues ou des possibilités d'amour par avance perdues.

Jean-Paul Gavard-Perret

Kourtney Roy, The Tourist, André Frères éditions, 2020, Marseille, 132 p.-, 47€

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