Les paysages inspirent autant les corps que les corps les habitent. Et dans ce but Matthieu Sonnet a sélectionné des semaines durant les photographies qui lui tenaient le plus à cœur. Elles racontent des histoires individuelles et intimes en des  fragments  de nudité capturée.

Tout oppose les eaux dormantes aux eaux courantes, le flux de la nudité apporte la lumière, la vie, on s'y sent respirer, presque en apesanteur, heureux, c'est une large respiration de lumière qui traverse et irradie le paysage tout alentour.
Chaque lieu devient celui de miroitements et luisances, le regard s'y perd, hésitant et vacillant. Mais dans le même temps leur immobilité appelle celle de notre esprit, le fige dans une quiétude, un apaisement anesthésique, lui apporte une rémission.
Et comment ne pas avoir à l'esprit les vers célèbres de Lamartine : Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre / Où tu la vis s'asseoir !

Jean-Paul Gavard-Perret

Matthieu Sonnet, Fragments, Éditions Normal, février 2023, 140 p.-, 48€