Baumann l'archiviste enjoué

Le Palace fut un lieu mythique qui redonna aux nuits parisiennes sa superbe. À l'époque Baumann l'a photographié comme un kamikaze afin d'en restituer l'ambiance avec un film très peu sensible à l’Open Flash, au sein de la lumière changeante des lasers et des spots colorés.
Cette technique gardait quelque chose d'aléatoire mais elle permit de montrer le lieu tel qu'il fut. Le photographe ne fétichise pas le lieu et n'embellit pas ses visiteuses et visiteurs du soir.
Et si l'excentricité reste la pierre de touche du lieu, fidèle à ses principes premiers le photographe ne l'esthétise en rien pour la rendre plus spectaculaire qu'elle voudrait se donner à voir.
Les photographies obligent à un regard autre, oblique. Le corps n’est qu’une idée, rien de plus. Ce que les hidalgos et poupées font reluire ne possède rien de forcément brillant sinon dans la pacotille. Et finalement scènes et portraits s'ironisent au détour de la solitude déposée de toujours dans les corps qui même nus se dérobent.
Jean-Paul Gavard-Perret
Arnaud Baumann, Fête au Palace, les années d'or des nuits parisiennes, Éditions CDP, octobre 2022, 168 p.-, 40€
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