Jeff Burton : un autre Las Végas

Jeff  Burton  saisit Las Vegas et sa folie dans sa grandeur comme dans ses détails. De  larges vues suggèrent le caractère étrange d'une ville dans  son environnement désertique. Mais le photographe explore aussi ses entrailles sans jamais pour autant faire un travail critique : sa recherche demeure esthétique et c'est un parti-pris revendiqué.
Exit l’imaginaire cinématographique, qui a bien davantage fait pour cette ville que la photographie (avec entre autres Casino de Scorsese, Leaving Las Vegas de Figgis, Ocean’s Eleven de Soderbergh).
Mais contrairement à de telles productions, ce livre crée une déambulation disparate et originale avec cette plongée dans le cœur inconnu de la ville mais avec un regard distancié.
Surgit une intimité étrange dans ce lieu de démesure. Le photographe crée un spectacle dans un tel spectacle. Soleil, couleurs, jeux d'eau des fontaines ou des piscines propose un univers original. Burton offre ainsi un récit très particulier de ce qui échappe souvent au regard là  où sont mis en exergues les acteurs visibles et invisibles de cette ville-performance en continu.

Jean-Paul Gavard-Peret

Jeff Burton, Las Vegas, Éditions Louis Vuitton, novembre 2022, 112 p.-, 55€

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