Pia Petersen brise l’ultime tabou, nom de Dieu !

"Les prêtres, les imams, les prophètes, un vrai cauchemar, des escrocs, des arnaqueurs qui ne voient que leur intérêt" : Dieu n’a pas la langue dans sa poche !
Le voilà cabotin, aime à se plaindre pour un oui pour un non mais ne peut contenir sa joie quand il découvre, dans une librairie, tous ces livres qui ne parlent que de Lui. Au point de s’amuser à draguer les fidèles qui le prennent pour un fou ou un pervers…

 

Dieu est parmi nous et il est amère : il n’était pas revenu depuis la genèse et il découvre des Hommes "ingrats, instables, égoïstes, destructeurs et plus encore et le résultat, c’est une extrême solitude mais personne ne se rend donc compte de ça ?"

 

Car Dieu regarde comme nous devrions voir le monde, sans la complaisance actuelle qui laisse libres des cohortes de prophètes illuminés, autorise à outrance le culte de la personnalité… "Toutes les religions sont des conneries", dit-Il. On est donc en droit de le croire, Il sait ce qu’Il dit à première vue. D’ailleurs, Il se repent très vite d’avoir offert le libre arbitre aux Hommes, une bêtise dont Il se maudit tous les jours : faut dire qu’en nous rendant visite, Dieu s’est très vite aperçu de l’importance de la catastrophe !


Un monde sclérosé, prisonnier de règles absurdes, épris d'absolu matérialiste, enclin à la sauvagerie, baigné de certitudes et pétri d'orgueil. Vraiment pas de quoi pavoiser. D'ailleurs, la jeune Morgane, journaliste free-lance qui récupère ce drôle de SDF lors d'un concours de Père Noël, commence vite à s'en mordre les doigts. Cet illuminé pique de drôles de colère et ses pouvoirs semblent étranges ; peut-être dit-Il la vérité ? 

Elle accepte de travailler avec Lui à ses Mémoires et subit le tourbillon de son quotidien : Dieu ne tient pas en place et succombe un peu vite aux sirènes d'un prédicateur qui a senti le bon filon pour continuer à gruger ses disciples...

 

Qui croire alors, la presse ? Certainement pas, les journaux ne donnent plus au lecteur que ce qu’il veut lire, les chiffres de ventes imposent leur loi ; adieu vérité et réalité objective. Les Hommes veulent du rêve et de l’espoir, il faut leur servir sur un plateau entre deux publicités. Tiens, ici aussi, sur le Salon, j’en vois désormais. Ne serai-je alors pas en train de rendre compte de manière honnête ? Suis-je perverti par l’aura du bandeau dynamique qui vante les mérites d’une marque de café ou d’automobile ? Sommes-nous en train de nous payer, nous aussi, la tête du lecteur ? Comme ces églises qui manipulent les Hommes en jouant sur l’affect au détriment de l’intellect ?


Soyons francs, il n’y a que des sots pour abonder à un dogme aussi ridicule et s’en satisfaire. Il faut être lâche pour ne pas oser affronter la mort et se cacher derrière des croyances ridicules d’une vie après le grand rendez-vous. Réveillez-vous ! C’est ici et maintenant que se joue votre destin. Pas dans les limbes d’un paradis hypothétique ; le pari de Pascal est une imbécilité de premier ordre ! Jouissez, prenez la vie à pleine dents, profitez, nom de Dieu ! Après il sera trop tard, vous serez mort.

Et seulement.

 

François Xavier

 

Pia Petersen, Mon nom est Dieu, Plon, janvier 2014, 264 p. – 18,00 €

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