Pierre Dhainaut vers le "Oui"

Pour Dhainaut ce qui tremble n'a pas de fin et plutôt que de se défaire avec le temps l'être invente ce qu'il ignore et donne ce qu'il peut pour une conscience active pendant que la vie tient.
La fascination particulière de l’œuvre réside là. De cette figuration particulière surgit une intimité subjective. Le dehors y est tourmenté d’un dedans qui ne se montre jamais. Les pensées ne passent plus par une quelconque tournure psychologique. Elles sont induites et se découvrent par les vibrations des mots qui secouent pour que de leurs étincelles la nuit s'éclaire tant que faire se peut.
Une telle poésie propulse dans le trouble puisqu’elles indiquent le seuil d’un centre où le chemin de vie se perd. Mais des possibles affleurent encore. Quelque chose résonne dans le silence. Un rayonnement perdure et efface les pensées de néant. Ce travail oblige à tenter de redéfinir le seuil de la conscience. .
Cette puissance est très éloignée de l’objective impersonnalité classique – ou ce qu’on a pris pour telle. Dhainaut tente de mettre à jour une intimité tâtonnante. Elle forme un monde au sein d’un dénuement qui devient la forme de leur vérité à mesure que le temps approche du moment où la vie atteint son seuil sensible. A travers lui elle s’ouvre à une vérité mais aussi une apparition toujours à venir.

Jean-Paul Gavard-Perret

Pierre Dhainaut, À portée d'un oui, coll. Cahiers du Loup Bleui, Les Lieux-Dits, novembre 2022, 40 p.-, 7€

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