À respirer si fort : Pierre Schroven

Dans l’œuvre Schroven, le réel ne se refuse pas. Il devient ce qui est sans alternative. Existe une marche où chez d'autres poètes aucun chemin n'existe. Le corps déborde, il n'est plus fantôme. Nous ne sommes plus enfermés pas dans une vision figée, nous ne nous enlisons pas en elle.

Nous savons à quelle vitesse tout disparaît mais la poésie le retient en dessinant les contours d'un silence rappelant que chaque jour reste à voir. C'est une remise en cause de tous les stéréotypes et le signe d'une liberté en des chemins non balisés.

La tête dans les nuages, les pieds sur terre, il s'agit de tout lâcher. Au lieu de nier le monde, y coïncider. Les bras ouverts appeler mais surtout tenir son être pour exister et s'ouvrir à la joie d'être vivant et de le cultiver.

Enfin seul avec lui, espace ouvert à perte de vue, Schroven aspire le plus d'air possible avant de s'effacer pour offrir certains de ses secrets au grand jour. Plus question de refouler hors du monde ce qui ne demande qu'à renaître.  


Jean-Paul Gavard-Perret


Pierre Schroven, Ici, L'Arbre à Paroles, avril 2021, 96 p.-, 10 €

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