"Warchild", la science-fiction par le fer et le sang!

Space opera et enfance brisée


Jos Musey a tout juste huit ans quand le Mukudori (qu’on peut traduire en français à la fois par « étourneau gris » et « personne facile à duper »…), le vaisseau où travaillent ses parents, est attaqué par des pirates humains. Il est fait prisonnier et devient la « chose » de Falcone, commandant du Gengis Khan. Durant un an, Falcone apprend à Jos à mentir et à s’endurcir. Musey grandit, sa haine avec, et il profite d’une attaque extra-terrestre lors d’une escale sur une station pour s’enfuir. Capturé par les aliens, nommés les Striviirc-na, il est confié à leur chef de guerre, le  Warboy, par ailleurs humain : Niko, membre d’un groupe qui a rallié les Striviirc-na pour les aider contre les menées expansionnistes du ConcentraTerre. Musey, au départ méfiant envers Niko – n’est-il pas comme Falcone ? se demande-il -, finit par lui accorder sa confiance. Entraîné par son nouveau mentor, Musey rejoint la cause des Striviirc-na. Le Warboy lui confie alors une mission : infiltrer le Macédoine, vaisseau du meilleur commandant de la flotte du ConcentraTerrre, Azarcon. Désireux de prouver sa loyauté et son affection envers celui qu’il considère comme son sauveur, Musey accepte.

 

Un livre choc


Premier roman de Karin Lowachee, Warchild, plein d’ambition, brasse plusieurs thèmes : la guerre et ses ravages, l’enfance blessée aussi, avec ces mômes dressés à la guerre ; la pédophilie aussi – si Falcone ne viole pas Jos, c’est qu’il attend, en bon pervers, le moment idéal. Warchild secoue, irrite, intéresse. Karin Lowachee utilise le space opera – elle est très fidèle à un genre qu’elle doit aimer – pour faire passer des messages très contemporains sur les enfants victimes et protagonistes des guerres des adultes, sans parler de la pédophilie (thèmes chers à l’auteur puisqu’elle en poursuit l’analyse dans Burndive, déjà chroniqué sur ce site). Elle est en plus douée pour le récit à la première personne et les descriptions psychologiques. Lisez Warchild qui, même s’il souffre un peu de longueurs, ne pourra vous laisser indifférent.

 

Sylvain Bonnet


Karin Lowachee, Warboy, traduit de l’anglais (canada) par Sandra Kazourian, Presses Pockets (1e édition au Belial’ février 2009), Octobre 2012, 636 pages, 9,80 €

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