Une histoire du 36 quai des orfèvres

Adresse prestigieuse connue à travers le monde entier par les romans, les films, ses légendaires sections que sont l'antigang, la crim', le  36 quai des orfèvres a été jusqu'à une date récente le haut lieu de la police française. Claude Cancès, qui fut son directeur, nous livre un portrait passionnant du lieu et de ses hommes. Et, bien plus que l'image traditionnelle, le "36" a une longue et grande histoire qui dépasse sa légende.

Histoire d'un lieu et des hommes qui l'ont animés, ce livre est aussi une histoire des progrès de la police judiciaire, surtout techniques, et de l'évolution des relations entre la police et les malfrats. L'évolution aussi des modes criminelles, des attentats de l'extrême-gauche anarchistes aux enlèvements, des attentats antisémites aux braqueurs.

"Depuis mon arrivée dans la police, mon cœur n'a cessé de battre au rythme du 36." / "L'atmosphère de ce lieu, je ne pourrai plus jamais m'en passer. C'est mon oxygène."

Quelle galerie de portraits ! hommes politiques engagés dans des imbroglios d'état comme l'affaire Ben Barka, le "suicide" de François de Grossouvre, ou simplement ministres de l'intérieur les uns après les autres (Poniatowski, Deferre) ou grandes figures nationales, grands flics (Marcel Leclercq, François Le Mouël, Robert Broussard, Jean-Marc Bloch), grands criminels (du Docteur Petiot à Thierry Paulin, Landru, Bonnot et sa petite bande, Schleicher, Guy Ceorges) et des grandes affaires (Stavinsky, L'attentat du Petit-Clamart, Les Irlandais de Vincennes), de grandes figures de la Justice (maître Isorni). 

Une très belle histoire d'amour du lieu mythique qui devenu trop vieux et vétuste a été vidé de ses hommes, mais restera sinon un musée de la police du moins le plus grand témoin d'un siècle d'affaires criminelles.

Loïc Di Stefano

Claude Cancès, Une histoire du 36 quai des orfèvres, Pocket, septembre 2013, 600 pages, 8,40 eur
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