Jacques Canut : ce qui reste à dire

A qui perd grogne,  avec Jacques Canut les mots pérorent en pécores. Ils trouvent en leurs syllabes des épines au pied du logos,  un soupçon d’indignité ou un sceau à l’élastique. Enflés de vanités et même si sous leurs mises un marcel douteux les harcèlent, ils ignorent tout remord, font jaillir des rayons de la mémoire de vieilles boîtes de nuit. Seule la rêvasserie dans un goût pour le temps passé les régénère comme si l’écriture n’avait pas mieux à faire que des pagnolades. Et d’y aller de bis repetitas lucet comme un veau sous la mère pour croire oublier la fête et toutes les Lucette qui ne demanderaient pas mieux que de s’envoyer en l’air.

Jacques Canut met ainsi le poète moins face à ses responsabilité qu’à son inutilité foncière. Ce qu’il cravache d’un air bravache n’est rien à l’aune des femmes. Mais le poète rime ailleurs ne s’offrant du plaisir que par contumace oubliant celui qui se masse. Rien de plus roboratif que ce sarment l’Hippocrate transformé en manche de coutelas afin couper dans le gras des logos en solde de tout contre ce qu’ils croient être bon. Et ce avec espoir de remplacer les fesses thon en festons d’une absolution qu’une femme trop polie pour être honnête sait accorder à son compagnon au sexe en accordéon.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jacques Canut, « Sel et Poivre », « Qui mal y pense », Editions Jacques Canut, 2017

 

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