Dans le bruissement des jours : poèmes d'Annick Vigier, esquisses d'Élisabeth Langlade

Numérisation_20190925

L'épée nue de la lumière. Rudement fort – non ? – dès les premières pages  ! 
Une autre tout de suite ? Celle-là alors, par exemple : 
La chaleur mord la terre 
aveugle le ciel


Ou encore, un tout petit peu plus loin :
Sur nos nerfs 
frotte le cilice des cigales

Annick Vigier dit et s'exprime de toute évidence avant tout par un rare don des images. Mais pour tout dire au plus vrai, au plus profond, au plus intime aussi, jamais rien en elles d'abstrait, d'abscons, tout le contraire ! Chacune portée à sa plénitude, mûrie au soleil intérieur.
Aussi, vrai de vrai, faudrait-il la grande Colette, la chère Lucienne Desnoues ou encore Bachelard-le-proche-ami-des-poètes pour nous parler au mieux, au plus près, en relief, en creux et en transparence, de cette poésie autant sensible que personnelle.

Quand la petite fille sortit de l'école
la nuit l'enveloppa dans sa pèlerine
Elle respirait à pleins poumons
Les pavés sous ses pas faisaient sonner sa joie
De réverbère en réverbère elle retrouvait
un rythme un mot un vers
qu'elle soufflait dans l'air froid

Et voilà, dévoilé, tout un art pour le coup doublement poétique !
N'est pas coloriste qui veut, non plus. Les esquisses d'Élisabeth Langlade qui, leur faisant librement écho, accompagnent avec bonheur les textes, valent en effet surtout, à mes yeux, par la franchise, la force, la puissance et l'audace des rapports de couleurs intenses.

André Lombard

Annick Vigier, Dans le bruissement des jours, esquisses d'Élisabeth Langlade, Chez l'auteur (rue du lac, 04860 Pierrevert), 2018, 70 p.-, sans indication de prix

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