Le "Temps du rêve" d'Henry Bauchau : un amour dévastateur. Fulgurant.

Publié en 1936, sous pseudonyme, dans une version agrémentée de gravures, ce texte est donc une œuvre de jeunesse. D’autant qu’elle évoque les premiers émois d’un jeune homme de onze ans. Un amour dévastateur. Fulgurant. Un drôle d’amour qui va tourner vinaigre. Le jeune garçon ira donc puiser ailleurs ses plaisirs. 


À commencer par faire acte d’imagination. Ainsi les illuminations surviendront et les souvenirs d’Inngué s’estomperont... 


Dire que tout avait si bien débuté. Les vacances chez les cousins. La grande maisonnée et les parties de cache-cache. Et cette fillette sortie de nulle part. Belle, rieuse, intrépide. Un garçon manqué... Le charme agit. Les deux jouvenceaux se jouent les trémolos. L’aventure est au bout de l’étang des carrières. Sauf que. Un jeune paysan s’y serait noyé. Happé par le tourbillon... Et il n’y a pas que l’eau alors qui se mêle d’entraîner vers les abysses. 


Un texte candide mais déjà riche des promesses qui feront l’œuvre de Bauchau que l’on connaît. Splendide peinture, en effet, que ces présentations littéraires de ce qu’est la vibration. De l’étroite frontière entre réel et imaginaire. Du poids de la honte pour le candide qui se laisse emporter... Le monde des vivants et bien compliqué. Billy se repliera sur lui-même. Au sein des livres, tapi dans un coin sombre. Etre en marge de la vie est sans doute bien plus reposant... Et de ce bref amour demeurera un son. Qui résonnera sur la suite des livres à venir. D’où l’utilité de lire celui-ci avec l’œil du connaisseur...


Annabelle Hautecontre 


Henry Bauchau, Temps du rêve, préface inédite de l’auteur, Actes Sud, "un endroit où aller", avril 2012, 71 p. - 13,00 €    

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