Myriam Eck bords et débords

Il convient d’accepter le défi que propose la poétesse : être à tout prix alors que s’approche néant. Il faut que notre goutte infime toise l’océan. Au besoin ce que l’amour invente rabâchons-le mais selon des mots particuliers, leurs minuscules fragments d’explosions : en esprit comme en chair l’élan les transporte. Certes souvent nous reprendrons au besoin les vieux refrains pour les ressasser et leur donner notre accomplissement à mesure qu’on avance. Mais c’est là donner plus de temps à l’entêtement de nos enlacements plus ou moins stériles. Myriam Eck fait bien plus et mieux. D’où l’intérêt de ses deux textes. Ils s’élèvent contre « l’imminente perte du geste ». La poétesse tente de la retarder même là où le présent est « sans terre ».
Jean-Paul Gavard-Perret
Myriam Eck, Mains suivi de Sonder le vide, Editions p. i. sage intérieur, 3,14 de poésie, Dijon, 8 euros, 2015.
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