Corinne Lovera Vitali la Nout

                   


Selon Corinne Lovera Vitali sans le corps de femme, le vivant dont il assure la continuité,  le monde reste une ignorance.  C’est pourquoi son œuvre devient l’empreinte du visage et du corps féminin. C’est le détour matériel que parcourt le vivant pour revenir à et en lui passant du patriciel au matriciel.

 

La poétesse en dessine le tracé vers la luminosité, elle multiplie les esquisses, les retravaille par le suspens au long d’une permanente reprise. Où ici le corps se dresse au moment où celui du père se courbe. Mais avant sa pliure finale s’instaure un jeu d’appel et de reconnaissance même si par essence chaque corps n’est connaissable par personne.

 

Il est possible de dire qu’à côté de la vulve devenue troisième oeil, le visage féminin fait voir l’univers et assure la permanence de cette  vision. Entre autre pour le  mâle, cet être qui s'attend. Dans le corps de femme s’assure la continuité, de naissance en naissance, de la vue sur l’univers : le sexe féminin est la voie même de cette continuité. Ainsi, et en miroir au corps du père, le corps de celle qui devient la nouvelle Nout de la narration mythique égyptienne est identifiée à la voûte du monde.

Jean-Paul Gavard-Perret

 Corinne Lovera Vitali ,  "78 moins 39", Éditions, Louise Bottu, Larribère, 40250 Mugron, 58 p., 7 E.., 2016.

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