Stéphanie Chardon, Keny Ozier Lafontaine les galopins

                   

 


Stéphanie Chardon et Kenny Ozier  unissent souvent leurs singularités sans cultiver des émois de midinette. Sauf façon Piaf ou biguine. Les énergies plastiques et littéraires sont pleines de rondeurs, spirales et de présences plus ou moins phalliques (plus que moins d’ailleurs). Les deux « œuvres » s’amplifient l’une l’autre et qu’importe si les amours présentées semblent invalides.

L’une décale le point de vue de l’autre. Rien d’autre ne sera dit. Juste une aporie. Parfois le corps redevient animal au contact du désir. Quand Stéphanie Chardon le revêt, Kenny Ozier-Lafontaine le caresse, le froisse (et vice versa). Manière de remonter les images comme on remonte le temps. Pas question de freiner.

Ce qui semblerait répulsif est du plus bel attrait. Les déambulations nues et « perverses » deviennent des douceurs et du « bonus ». Avec d’étranges anges pour libations, noyades et remontées selon une grande maîtrise et un humour effectif. Tout joue du pli et de l’ouverture par fragments au sein d’échos d’actes imbibés d’une tension érotique. Images et textes jusqu’au bout resteront implicites plus qu’explicites pour désarticuler les apparences avec un regard du dedans.

Jean-Paul Gavard-Perret.

Stéphanie Chardon aux éditions Les Crocs Electriques, 40 pages,  5 euros, 2017

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