Arnaud Le Vac : l’être  et le néant

 

Le livre de Le Vac fait partie de ceux où tout s’éclaire, où « la musique surgit / la peinture fait signe / la sculpture montre le pas ». Et même si le monde est souvent négatif, le poète l’œuvre pour proposer sa mise avec en aide ses créateurs favoris (de Hugo à Picasso en passant par Cécilia Bartoli).

L'Imaginaire fonctionne ainsi de manière paradoxale face aux abîmes et contre eux. Existe le dynamisme qui empêche de s'enfermer quelque par même si « on ne part pas ». Pour aller où d’ailleurs. Et de toute façon chacun connaît la fin de l’histoire même si les savants fous de la Silicone Valley tente d’en retarder l’échéance en oubliant de se demander pourquoi. Contrairement à eux Le Vac se remémore les questions du Beckett de « Malone meurt » et son "Si je suis", en passant par le fameux : "non pas d'âmes, pas de corps, ni de naissance, ni de mort, il faut continuer sans rien de tout cela" du « Calmant. »

Refusant la grossière tentation d'écrire des œuvres intellectuelles où il existe des théories comme un objet sur lequel on laisse la marque du prix, Le Vac cherche à hypnotiser le temps, le ramène à une affaire de paroles même si - et à la limite - cela demeure sans espoir, sans raison puisqu’un certain néant est là de toujours. Mais certains témoins prouvent le peu qu’il est.

Jean-Paul Gavard-Perret

Arnaud Le Vac, On ne part pas, coll. "Le chant du Cygne", Editions du Cygne, Paris, 56 p., 10 €

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