Monika Herceg : tenir

Monika Herceg est née en plein milieu de la terrible guerre d'indépendance croate. Enfant elle va connaître la peur, l'exil. Et ses poèmes rappellent tout ce qui tue au sein de la barbarie.

Elle tente ainsi une reconquête d'elle-même et du monde à travers un univers qui mêle le réel et l'imagination nourrie d'animaux, de superstitions, de forêts.

La guerre demeure toujours présente dans cet univers où la créatrice rappelle que regardant pendant des semaines les avions passer / mon frère pensait que les chats pouvaient voler aussi / il les lançait le plus haut possible.
Ils s'en sortent - ou non - et se retrouvent pas loin de la fourrure des lièvres était toujours accrochée sur le vieux noyer  comme un manteau trop grand.

La mort est toujours là mais la créatrice, avec la virtuosité de ses images l'éloigne et se reconstruit elle-même au sein même de ce qui tue. L'intégrité demeure et refuse d'être un vieux mobilier vermoulu là où pousse toujours un buisson de jasmin.
Il indique le chemin de l'existence.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Monika Herceg, Ciel sous tension, traduit du croate par Martina Kramer, éditions de l'Ollave juin 2019, Rustrel, 80 p.-, 15

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