Christine de Rosay : scènes et soupirs

Sous le pseudonyme de Christine de Rosay, se cache le/la poète de Troyes. Prolifique, après Du porno pour Christ (suivi de Les champs catalauniques) et Échange décor, il/elle publie avec Banana Split un texte dans le même esprit.

La flamme des corps devient chant d'Elle, et l'auteur(e) entreprend la traversée des apparences. Le feu agit en sentinelle et miroir. Le corps s'envole parfois, parfois il s'étend, se fait et se défait de la nuit pure dans une sorte d’attente.

S'opposent et se rapprochent deux réalité très distantes. Elles permettent de voir ou de croire voir en extrayant la proximité d'un lointain ou plutôt le lointain de la proximité. Preuve que tout ce qui appartient à l’ordre du mystère de l'éros  demeure au fond de nous.
Les dizains érotiques inquiètent et fascinent en sondant cette osbcur clarté où l’être ne finit jamais d’errer lorsque les corps en jeu créent d’autres contours là où tout échappe au pur discours pour la seule ivresse de la sensation. 

Ici  la poésie traque une fois de plus l’insaisissable et l'impalpable dans un travail où se produit l’épreuve du désir. L'amour qui se quitte ne se quitte plus. C'est une maladie, une addiction. Preuve aussi qu'aimer ne sauve rien. Mais nul ne peut passer outre.
Il faut faire avec ce qui brûle le corps et l'esprit. Chacune et chacun tournent autour d'un tel espace entre flamme et cendres dans cette invitation à l'intimité d'un temps presque sans conscience, un temps sans passé et contre  l’hospitalité sociale. S'ouvrent les grandes portes du corps :  le Pierrot lunaire ne se contente pas de les regarder : il les franchit.
 

Jean-Paul Gavard-Perret
 

Christine de Rosay, Banana Split, éditions du Contentieux, Toulouse, juin 2020, 42 p.-, 6 €

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.