L'or des reins – Émeric de Monteynard

Plus le temps passe, il n'est pas jusqu'au présent de devenir une hypothèse douteuse.  C'est pourquoi il convient de céder encore et toujours aux douceurs.  Elles ne sont pas que cérébrales tant la fleur de peau aime marivauder en de tels marigots.

Tôt serait mieux que tard, mais l'homme est ainsi fait qu'il sait se consumer que pas frais. Et pour Émeric de Monteynard aimer l'Homme c'est aimer  la Femme.
Aussi, avant que d'y faire sa demeure et lorsqu'il qu'il croise en un tel lieu des amoureux enlacés, il se rassure enfin : au cimetière il n'y aurait donc pas que les morts à se raidir​.  Et avant d'affronter l'invisible, il trouve quelque force pour effacer le prévisible​
 
Certes il serait temps - une fois quelques limites dépassées - d'oublier la soif des caresses. Mais que gagnerait-on à dormir placide ?  D'autant que nous aurons tout temps de le faire là où personne nous attend sinon les vers.
 
Bref et on l'aura compris, même en des temps presque révolus, des moments de fragrances et de stupres sont possibles. Émeric de Monteynard remet sa tournée et ce en hommage à celle que Josef Ciesla dessine en frontispice de ce beau livre.
 
C'est une manière de toucher l'ivresse du ciel et pour un poète d'être à la hauteur d'ambitions plus humaines que littéraires.
 
Jean-Paul Gavard-Perret
 
Émeric de Monteynard, Devenir chemin, frontispice de Josef Ciesla, l'Arbre à paroles, Amay (Belgique), décembre 2020, 116 p., 13 euros

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