Quel printemps, et quels poètes ?

Poètes, à vos marques, prêts, partez !
Après L’ardeur en 2018, La beauté en 2019, Le courage en 2020, cette année c’est Le désir, valse les étiquettes parachutées depuis Paris !  Comme le beaujolais nouveau revient, lui, tout naturellement chaque année, revoilà donc Le printemps des poètes​ nouvelle cuvée !

Je veux relayer ici le refus d’obtempérer de mon ami Jacques Ibanès​ qui est l’un des rares à pousser à chaque fois sa gueulante dans le landernau poétique, où hélas rien n’y fait : les poètes, en tout cas bon nombre d’entre eux prétendus tels, restent de bien sages et bien sérieux écoliers qui n’écoutent que leurs maîtres et s’en tiennent sans broncher au devoir officiellement programmé !
J’avoue qu’en un domaine aussi sensible, cette hyper docilité fait peur et Jacques va même jusqu’à se demander si l’on s'adresse vraiment à des personnes pratiquant la poésie ?

C’est en Vaucluse, dans la cité des Papes, qu’aura lieu l’ouverture 2021 et l’on peut lire, entre autres, dans le baratin du service de communication de l’évènement à propos de la charge poétique de cette ville : …est-ce le fantôme des Demoiselles d’Avignon de Picasso ? alors que les femmes représentées en cette œuvre sont, c’est bien connu, des prostituées de l'une des maisons closes situées Carrer d'Avinyó à Barcelone, le nom de la rue faisant référence à la commune d'Avinyó en Catalogne et non à la ville d’Avignon en Provence. Picasso doit s’en retourner dans sa tombe !

Bref…la récupération fonctionne à plein régime !
À quand donc, de ce pas, la fonctionnarisation des artistes en guides touristiques ?
Après tout, et il y a peu, Verlaine et Rimbaud n’ont-t-ils pas eux-mêmes échappé de justesse au Panthéon ?
 

André Lombard

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