Lucien Jacques dans l'arche de Jacky

Quand, en matière de patrimoine culturel, la flamme vive de la passion se mêle et se marie à celle de l'initiative personnelle, cette puissante dynamique à deux temps tranche et détonne évidemment avec l'indifférence stérile ou la méconnaissance qui composent habituellement le ronron satisfait de pas mal de services et établissements officiels d’une ville, d’un département ou d’une région.

Cela m'a sauté encore une fois aux yeux et à l'esprit hier. Nouvelle preuve flagrante, en effet, que cette visite de ce que l'on pourrait bien appeler l'arche de Jacky : un banal mais vaste garage soigneusement aménagé en salle d'exposition où ce vertueux passeur bénévole n'a de cesse d'engranger, pour les y sauvegarder et les mettre en valeur de son mieux, lumineuses aquarelles, dessins magistraux, pages et carnets manuscrits, publications nombreuses et variées, bois gravés rigoureux ; le tout d'un certain Lucien Jacques.

Lucien Jacques, vous connaissez ? Non ? Quel dommage, mes amis ! Mais rien n'est perdu pour vous : au contraire, chanceux que vous êtes si vous aimez découvrir ! Partez donc dès que possible pour Gréoux-les-Bains en faire une cure !
On sort de là l'esprit et le regard lavés par le grand souffle créateur, au demeurant fort délicat, de cet artiste hors-norme dont l'œuvre multiforme, générant par elle-même sa pleine et propre lumière me défend, pour ma part, de le rapprocher - à quoi bon, vraiment ? - de qui que ce soit, ainsi que de vouloir le mesurer à un tel ou tel autre au motif qu'ils se sont connus et ont parfois travaillé ensemble ; préférant, pour ma part, et de loin, qu'on le célébrât uniquement lui-même tel qu'en lui-même, comme de juste. À ce propos, Norge, quant à lui, ne déclarait-il pas : Pourquoi toujours parler de taille ?

En 2004 - bon dieu, déjà ! - Jacky créait l'Association des Amis de Lucien Jacques (1891-1961) en vue de publications et d'expos dont la dernière en date fut celle, encore toute récente, qui eut lieu au château de Templiers, tout en haut de Gréoux où l'artiste vécut les six dernières années de sa vie. Pour ce qui est des publications et des rééditions, la liste est impressionnante : livres d'art, poésie complète, pages de souvenirs, sans compter les innombrables bulletins...

Le dernier paru - numéro 17, d'octobre 2020 - étant consacré aux articles de presse suscités par cette vie d'artiste. Le suivant, bientôt sous presse, sera, lui, entièrement consacré à une chanteuse bien française - et des meilleures -, qui vient de nous quitter, fut la fervente amie des poètes et plus particulièrement de Lucien Jacques : Hélène Martin, qui mit en musique et chanta si impeccablement Lucienne. À écouter ici : Mes amis, mes amours.

La cotisation à l'association - 25 euros - donne droit à deux numéros par an du bulletin  qui ne fait jamais moins que 130 pages, autrement dit un vrai bouquin !  

La visite-guidée de ce musée associatif est gratuite mais sur rendez-vous : jacky.michel@sfr.fr  10, rue Fontaine Vieille, 04800 Gréoux-les-Bains

 

André Lombard

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