Denis Langlois : Nerval et le Liban

Le "je" de Denis Langlois garde la nécessaire distance avec celui du propos du livre. À savoir Nerval. Certes le premier s'adresse à lui en le tutoyant. Mais moins par familiarité que pour créer une communauté de cœur qui dépasse et déplace les temps.
Langlois nous rapproche d'un Nerval méconnu, ouvre des perspectives sur son œuvre et même sur la mort de poète. Auparavant il nous fait partager les amours impossibles, les abîmes et les visions de l'auteur d'Aurelia.

Tout reste ici sous le sceau du voyage en Orient qui rapproche Nerval de son laudateur.  Lui aussi est allé au Liban. Dans son cas pour décrire les séquelles de la guerre civile entre les diverses communautés.

Les deux ont partagé les mêmes montagnes de la Chouf, foyer de la religion druze. Par le détour de la franc-maçonnerie à laquelle il fut initié, Nerval se considère lui même comme un druze. Et cela peut devenir une clé originale pour "ouvrir" l'homme et l'œuvre.

Certes dans ce livre l'auteur rappelle que Nerval parfois "bluffe" mais c'est pour – à la fin de sa vie – cacher sa démence en feignant une euphorie. Ce qui est sûr c'est que dans le Liban tout finit mais aussi tout commence par épanchement du songe dans le réel, et de la réalité dans l'onirisme.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Denis Langlois, Le voyage de Nerval, La Déviation, La Villedieu, mars 2021, 220 p.-, 18 €

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