William Carlos Williams : Tout

"Le Printemps" est considéré comme l'un des plus grands poèmes du XXe siècle, Dans ce livre hybride alternent des sections de prose et de vers libres qui apostrophent le futur, mais à partir de l'ici et du maintenant. Il cristallise en déclarations dramatiques, énergiques et de l'époque.

À savoir au début des années 1920. Lorsque le monde se remet d’une guerre mondiale sanglante et de la pandémie de la grippe espagnole. Et ce texte témoigne de la créativité du poète américain qui explore de nouvelles voies.

En 1922, Eliot fait paraître La Terre Vaine. Ce texte sidère William Carlos Williams. Si bien que celui qui est aussi médecin répond à la charge poétique d’Eliot avec ce livre libre et inclassable.
Le langage y recrée le monde mais désarçonne le lecteur par toutes les questions implicites que le poète prodigue sans donner de réponses.

Une turbulence agite un ensemble solaire, drôle parfois et en apparence insensé. Naufrages, meurtres mondiaux, déferlements de couleurs, tout y est là où la voix ne cesse de s'arrêter pour mieux repartir entre blancs et lacunes.

Dans divers effets de fracture, l’imaginaire ne tourne jamais la face à la vie. Elle l'embrasse là où le poème devient "la boussole espiègle et détraquée" selon une hardiesse rare.
Entrer dans la poésie de l’Américain revient à pénétrer à notre tour en état de seconde nature.
 

Jean-Paul Gavard-Perret


William Carlos Williams, Le Printemps et le reste, traduction nouvelle, préface et notes de Valérie Rouzeau, éditions Unes, juin 2021, 106 p.-, 7 euros

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