Occitania sempre !

Je vous le dis tout de suite : ben oui, je me suis fait mal voir par chez moi : une garouille de voisinage en quelque sorte !
Ayant tout récemment reçu un recueil de poèmes écrits en occitan (ma langue maternelle, c'est vous dire si je l'aime !), il s’est trouvé que je n’ai pas pu, ou su, lui reconnaître les qualités requises pour, toute modestie mise à part, me faire prendre et manier la plume pour vous le présenter aujourd’hui en lieu et place de ces quelques lignes.

Tout en le remerciant de son envoi, j’ai fait part de ce navrant état de fait à l'auteur lui-même, également à la personne qui m’avait recommandé auprès de lui comme lecteur en service de presse.
Et ne voilà-t-il pas que celle-ci m’écrit aussitôt – à en tomber des nues, vraiment ! – sur le ton du reproche : Je vois que la solidarité occitane n’existe pas (sic).
Mais c’est que, chère madame, occitan ou pas, j’aime être libre de mes appréciations et ce n’est pas, à mon sens, parce qu’un ouvrage est tout du long écrit en cette rudement belle langue que du coup il est forcément bon !
Ce serait là, à chaque fois, confondre le poisson, quel qu'il soit, avec la canne à pêche !
D'autre part, si j'acceptais de la faire fonctionner selon vos souhaits, la solidarité à laquelle vous faites allusion ne serait décidément rien d’autre, à mes yeux en tout cas, que du pur et simple copinage comme on en constate hélas trop souvent l'usage, sans compter tout celui, noir sur noir, qu'à l'œil nu on ne peut même pas voir.

Et puis – amère ? –, de toute évidence déçue de ma non-prestation, la voilà qui – pincée, dépitée ? – tourne finalement les talons pour, dare-dare, se barricader chez elle en une phrase qui coupe court mais en dit long : Désormais, je m’abstiendrai de vous faire adresser des livres.

Eh bien qu'il en soit ainsi, très volontiers, car je préfère, et de loin, ma liberté d'être et de rester sincère, en phase et franc avec moi-même, quitte, alors sans regrets ni remords, à me tromper ainsi parfois tout seul.
Même lourdement, si tel est le cas.

André Lombard

Article connexe : Giono : Colline traduit en occitan.

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.