Fabienne Radi : Match Point

Spécialiste des titres, plis, malentendus, coupes de cheveux, dentistes, cinéma qui deviennent des motifs récurrents dans ses digressions et amalgames délicieusement intempestifs  Fabienne Radi a déjà publié et entre autres Émail Diamant (art&fiction, 2020), Holy etc. (art&fiction, 2018), Cent titres sans Sans titre (boabooks, 2014) et ce dernier livre poursuit son entreprise qui mixte l'imagination littéraire et l'image.

À partir de douze œuvres d’art contemporain qu’elle a sélectionnées dans les fonds de Documents d’artistes Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur, l'impertinente suissesse invente quatre histoires sous forme de fables. 

Inspirée autant par La Fontaine que par John Baldessari, l'auteure déplace les bestiaires et trafique les morales. Une grande femme laide tombe sous le charme d’un bûcheron à longue chevelure rousse. Un gendarme esthète se prend de passion pour la photographie d’accidents. Deux sœurs luttent contre leur prédisposition aux varices. Un professeur de tennis voit sa vie chamboulée par un cadeau anonyme.

Existe dans une mise en trope sans misanthropie et des topiques jamais tristes, une belle leçon d'humour plus que de chaste thé. Loin des cinq ascète le sourire mord là où l'homme est fait de feu et la femme de sarment et vanille. Parfois celle-ci souffre de quelques congestions sanguines mais sait prendre soin d'elle pour l'heure désirable et quand la nuit n'est qu'un embryon flottant. Du moins si l'on en croit les guipures en fine dentelle littéraire de la ménestrel du Léman.


Jean-Paul Gavard-Perret

Fabienne Radi, Le déclin du professeur de tennis, Sombres Torrents, septembre 2020, 76 p.-, 8 €

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