Thibault Bisacarrat vers le parfait silence

Biscarrat est de ceux dont il réclame l'appel : Annonce les grands départs, convoque les magiciens, les sages, accrois les signes. Et peut-être n'est-on jamais mieux servi que par soi-même. Encore faut-il en avoir les moyens. L'auteur de Chant continu les possède. Sa poésie en prose est singulière moins élégiaque que mystique là où le mouvement de fond de l'écriture renoue avec le sacré.

L'objet de la poésie en sa vague emporte dans un océan temporel et aborde de nouveaux rivages pour atteindre le cœur  d'un mystère. Il semble - comme l'horizon - s'éloigner à mesure que nous l'approchons. Mais toutefois la vie revient.

L'auteur dans ce qui se transforme en une sorte de prière polymorphe donne aux lecteurs ses conseils pour que ce qui est pris pour le bout du monde se rapproche d'un jardin de lumière là où par son chant cristallin l'auteur renoue avec le rôle de voleur de feu. Non celui des enfers mais par celui qui crée le lien entre le terre et le ciel.

Habitant la langue Biscarrat veut atteindre un tel royaume à la fois proche et lointain mais qui nécessite un travail de quête incessante. Le tout pour un retour à la lumière afin d'atteindre la sérénité où le silence se fait.


Jean-Paul Gavard-Perret

Thibault Biscarrat, Chant continu, Conspiration éditions, octobre 2021, 70 p.-, 9 €

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