Annick Vigier : la poésie chemin faisant

De ses souvenirs, l’auteur s'imagine, bien vieille, au soir, à la chandelle, se broder patiemment des atours :

S’ils fourmillent nombreux au ciel de ma mémoire,
Alors je goûterai l’humble et secrète gloire
D’avoir pu les sauver du gouffre de l’oubli.

Ainsi, par exemple,
La vitesse du train feuillette
Les pages dorées de la peupleraie

dont, témoin ému, Annick Vigier aujourd'hui nous émeut.

Une chose, l’autre, choses vues, vécues, ressenties : le feu sautillant d’un rouge-gorge ! Ou alors, aussi bien, Alter Christus de première ignoré de tous, moitié cassé, moitié caché, un homme affalé sur le trottoir d'en face dans l'ombre de la nuit qui le recroqueville comme une feuille - pourquoi tombée ?
Vrai, maintes questions majeures ponctuent aussi, tout du long, ce recueil doux et grave en lequel, n'empêche, cher lecteur,
Le vent te prendra par la taille
Et tu iras à travers les vergers
Effleurer les joues lisses
Des kakis que le froid enflamme.

Une voix amie qui réveille, rappelle à soi-même et au monde en partage essentiel. Merci Annick, poète dans l'âme !
 

André Lombard

Annick Vigier, Carnets cailloux, encre d’Élisabeth Langlade, juin 2021, 60 p.-, 13 €, chez l'auteur : annick-vig@laposte.net ou rue du lac, 04860 Pierrevert.

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