Patrice Breno (directeur de la revue) offre plus qu'un aperçu sur Jean-Pierre Otte, sa vie, son œuvres , ses actions non seulement poétiques. Le tout dans le partage entre le nord et le sud, l'Ardenne et le Languedoc et aussi entre mythes et réalités.

Les choses invisibles qui échappent aux primesautiers Otte les voit : Jacinthes grandies sous le verre des lampes / les aubes d'or dans la chair des abricots.
Toute pastorale peut devenir un opéra.

S'obligeant à la prospection du présent le poète trouve de la sorte un moyen de n'être plus pour soi un lieu écarté. Le projet de Otte est donc multiple. Il cherche à relever et à révéler un territoire du réel appréhendé selon une seule source qui semble venir non de l’Extérieur mais de l’intérieur.
En conséquence, l'auteur double ou plutôt dédouble le réel par ses narrations poétiques visant à constituer un contre-monde face au réalité. Les passerelles existent. Elles sont nombreuses mais Otte les construits selon des lois paradoxales.

Ce qui disparaît apparaît dans un étrange paradoxe : la poésie ne représente plus : elle présente. Sa référence n’est pas la ressemblance. Le poète sait que tout personnage peint ne ressemble pas à lui-même mais au langage qui le crée.

Et dans ce numéro la puissance de l'œuvre est présente à travers les inédits de l'auteur et des textes critiques. Des écrivains en majorité belges parlent avec précision et pertinence de son univers d'aventurier du quotidien.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Jean-Pierre Otte, numéro spécial de la revue Traversées – Jean-Pierre Otte, n° 99, Virton, septembre 2021