Le titre du livre indique parfaitement ce qu'il recèle : toucher à l'épaisseur de ce qui en n'a pas : le regard ou le souffle. Et e au moment où Silvaine Arabo nous fait gagner du temps  en luttant pour l''essentiel que nous édulcorons.

Le poème devient un reflet puissant à une réalité qu'il s'agit de creuser pour voir ce dont il est fait et ce qui s'y passe. D'où le baume du feu de celle qui fait preuve depuis son antre de Charente d'une force inépuisable. Elle avance pour atteindre l'essence de la vie et sa note bleue qui nous échappe dans les sinistres dissertations d'usage de ceux qui se prennent pour des bienpensants

Existe chez Silvaine Arabo une autre ligne de crète, un autre sens de la vie. L'expérience existentielle n'est pas pour rien dans une telle capacité d'agir au sein de la bipolarité de la vie. A ce titre tout dialogue ici dans une inclusion de ce qu'aimer veut dire loin des simples postures romantiques.

La poétesse nous emmène bien plus loin. À savoir dans les profondeurs pour que renaissent le privilège d’être  et sa joie empreinte de gravité. Il s'agit de faire son miel de la richesse du rien avant qu'il soit trop tard. C'est là une belle morale et un appel à se battre. Silvaine Arabo l'a toujours fait avec toutes les expériences de sa vie, sa sensibilité et l’attention portées aux êtres.

Jean-Paul Gavard-Perret

Silvaine Arabo, Capter l’indicible,  coll. Pour une Terre interdite, éditions Rafael de Surtis, octobre 2021, 80 p.-, 15 €