Sébastien Lespinasse dans de beaux draps

Vivant la fatigue mondiale nous avançons plus que jamais comme des fantômes ou des fantasmes sous nos draps blancs dont le trou est non seulement dans le tissu mais dans notre tête.
Sébastien Lespinasse constate notre délit de fuite au delà des croyances, les attentes. Les nuages comme nous passent sans beaucoup d'ambition sinon de disparaître.

Ainsi ce qui se pressait sous nos pas s'évapore dans l'air puisque notre existence est celle d'un ersatz qui estime malgré tout être capable de penser donc d'exister.
Mais de telles compétences paraissent bien futiles et se prêtent à des interprétations dont l'auteur ne se prive pas. Mais nous sommes nous-mêmes et quelqu'un d'autre sans pouvoir être plus précis sur ce plan.
D'une image à une autre nous formons un gros tas. Chacun porte son chat ou son fantôme à son coup. Histoire de tenir debout dans ce monde qui nous échappe et auquel comme l'auteur nous tentons de donner corps à sa cohérence défaite.

Jean-Paul Gavard-Perret

Sébastien Lespinasse, Traduire le fantôme, Dernier Télégramme, février 2022, 80 p.-, 12 €

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