La chorégraphie intérieure de Pascal Boulanger

Pascal Boulanger dans un travail de perfection et en héritier d'Hölderlin  rappelle que dans un travail de transbordement le poème est là pour déchirer le voile sur la surface de l'être et du monde afin d'atteindre ce qui se cache derrière ou dedans.

Il faut que  les apparences, si affreusement tangibles, puissent être dissoutes et que surgissant des abîmes et des rétentions insondables, la lumière jaillisse de noir / du cœur  à  l'œil par divers chemins ou chambres intimes.

A travers cette approche se voit un "moins" mais pour voir mieux. Émerge par de telles présence la création d'un monde à la fois proche et lointain. L'expérience existentielle demeure omniprésente. Le goût de l'absolu et du concret y cohabitent.

Pour reprendre une phrase célèbre de Bataille, une telle poésie évite à l'auteur de finir en boutiquier avare, en vieillard débauché. S'y dessine à l'inverse la possibilité d'un voyage au bout de l'impossible dont il s'agit de tirer une posture consistante et ce dans l'éloge de la beauté – même de la métaphore qui pleure la pluie comme le bleu.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Pascal Boulanger, L'intime dense, Éditions du Cygne, avril 2022, 54 p.-, 10 €

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