Dans un abécédaire à multiples entrées, Louis Dubost nous entraîne vers une nature aussi vitale que menacée et dont les variétés sont merveilleuses, de de l’abricot fesses d’ange, à l’artichaut napolitain, de la carotte satanique aux petits pois sénateurs.
Cette ode poétique et philosophique ouvre à une complète culture. La sensualité y règne. Et ce chaque matin : une fois le café avalé et après avoir bourré la première pipe de la journée, Diogène fait un tour au potager pour y découvrir des ivresses paysagères et gustatives en toute simplicité dans la fraîcheur du monde.
Aux jardiniers d'occasion ou d'opérette, les saisons ne font rien à l'affaire puisqu'il faut cultiver son jardin sans cesse. Et savoir l'observer. Si bien que Dubost devient notre éducateur là où les vergers ne sont plus ceux des sépulcres mais le lieu de l'ultime retranchement de l'esprit.

Jean-Paul Gavard-Perret

Louis Dubost, Diogène ou la tête entre les genoux, Les Carnets du dessert de lune, mai 2022, 120 p.-, 15€