Mary-Laure Zoss : Tenir

Mary-Laure Zoss sait ce que le temps fait aux êtres vivants quelle que soit leur nature. L’âge les ruines que ce soit des humains ou des arbres (ces derniers n'étant plus traités comme simples métaphores).
Demeurent des pans de forêts dérobées à elles-mêmes, des pas de pas qui cèdent. Tout file à la dérobée en divers types dans le clair-obscur extérieur ou intérieur. Fibres et chevilles se désassemblent.
Car la fatigue travaille à force de rouler plus haut son poids // d'ombre – tranchée la fibre des eaux, tandis qu'on // s'achemine, et cet effroi d'être emporté ; d'une seule pesée // déplacer sa charge, acquiesçant au souffle amoindri.

Tout finit par buter ou balbutier. Telle est la loi de la vie. Et de sa fin. Le dernier escarpement est le seul infranchissable, c'est pourquoi jusque là il s'agit  comme les aulnes des cétoines de suivre le ciel par le long de nos racines et leurs lenteurs d'élytres.

Jean-Paul Gavard-Perret

Mary-Laure Zoss, Seul en son bois, dressé noir, Fario, mai 2022, 80 p.-, 15,50 €

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