En cinq textes Jean-Pierre Chambon mènent là où la vie insensiblement bouge. Des oiseaux en zèbrent le ciel qui devient un écran des rêves.
Mésanges, aigles, pigeons, pies, corbeaux, faisans et jusqu'à un perroquet qui veille sur le sommeil d’une jeune femme font feu de leurs plumages colorés que le poète décrit avec précision plus qu'ornithologique.
Il nous rappelle au passage Guillevic au visage rond et massif souligné d’une barbiche blanche et évoque ses promenades au Louvre pendant lesquelles il lançait aux pigeons des bribes eucharistiques [...] miettes d’amour et de pain échappées de sa main.
À tous ces oiseaux l'auteur donne des destinations volontaires ou non. Il les traite avec respect et des mots vivants pour faire de ce bestiaire un univers merveilleux.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jean-Pierre Chambon, Je ne vois pas l’oiseau, Éditions Al Manar, juin 2022, 64 p.-, 16€