Heptanes Fraxion : pauvre monde

Dans son recueil, Heptanes Fraxion dessine les durs contours d’une société où êtres humains et paysages nous semblent à la fois proches, étrangers et non miscibles.
Les jours inutiles, les amours perdues de filles paumées côtoient ministres et oiseaux, sans griffes, ni crocs. L'ensemble juste avec tendresse. Enfin presque.
Une vieille se meurt dans la danse du monde au moment où  une pluie noire tombe du ciel. Et le poète de s'écrier qu'il y a trop de ville en moi à côté d'un fille nerveuse et blonde et d'un frimeur bien relou / gamin construit par les préjugés de maman / roi du moment ou alors fieffé tocard / dans l'autocar les gens sentent tous la pomme de terre.
Que reste-t-il alors ? Un chantier existentiel désenchanté et à la force motrice en berne. Le tout sous béton au beurre salé là où les maîtres du jeu social restent aussi penauds que mal équarris.

Jean-Paul Gavard-Perret

Heptanes Fraxion, Ni chagrin d'amour ni combat de reptiles, coll. Nuits indormies, Aux cailloux des chemins,  septembre 2022, 90 p.-, 12€

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