Didier Gambert l'homme rouge

Le voyage réel ou non propose des visions pétrifiées. En cause le cœur de l'homme levé de bon matin puis / dans le fauteuil sombre / dans la bibliothèque qui s’ombre aussi /sombre méditation. Pour autant celui qui cherche son (sa) semblable trouve de quoi avancer. Pour sa vie et par elle. Vie d'aimant en quelque sorte même si de l'attraction peut naître la répulsion.
L'éventail des options est large comme celui des déplacements. Ils marquent le temps et la chair même si parfois le cercle vertueux ou non des avancées semblent se tarir surtout lorsque les frimas de février arrivent et qu'en plat pays de Hollande ou de Belgique ils déposent un glacis de blanc sur les pans de murs jaunes ou de briques rouges.
En de telles dérives Didier Gambert se nourrit de bien des références littéraires (Ernst Jünger par exemple) manière d'approfondir histoire et Histoire. Le "vulnérable" trouve ainsi une manière de dire ses émotions tout en les voilant pour ne rien casser. Et attendre que le printemps revienne en de tels lieux ou ailleurs entre exil et exode.
L'auteur fait preuve d'une délicatesse dans ses propos. Et ce, qu'il parle l'intime ou des mouvements plus collectifs. Aucune pédanterie dans de telles évocations. Existe là une politesse poétique bienvenue. D'où ces franchissements de frontières extérieures qui font échos aux intérieures. Les unes et les autres ne se laissent pas toujours percer facilement. Et c'est bien là tout le travail de transgression et de migration aux frontières de sang mêlé dans un amour de mots étranges. Mais pas seulement.

Jean-Paul Gavard-Perret

Didier Gambert, Pierre d'attente, Les éditions sans escale, novembre 2022,  120 p., 12€

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