Pour celle, née à Marseille ville qui a été aussi un refuge pour beaucoup d’étrangers, un havre qu’il aurait été impossible de quitter,  la fuite a semblé la seule issue. Même si ne pas habiter Marseille reste pour elle une douleur. 
En écho dans ce livre de recouvrement où le présent prend sa juste place, existe soudain moins une envie du départ que d’immobilité. L'écriture porte toujours la trace de cette hésitation entre deux postulations. Car il s'agit à la fois de parler de soi et parler l’ailleurs. Ce qui porte l'auteure vers des terres extrêmes chaudes ou glacées.
Existe ici une dispersion qui provident de son sentiment d’éclatement ressenti depuis l’enfance. Et celle qui ne s'est jamais sentie à la bonne place a eu besoin de bouger  et passer des murailles.
Pas de lieux uniques donc, mais une séries de passages. L'auteure ici nous en offre un à la manière de James Sacré écrivain comme elle des voyages et d’interrogations souvent douloureuses. Mais pas seulement car s'y mêlent plus que chez lui la part d'enfance et celle du présent.

Jean-Paul Gavard-Perret

Sylvie Durbec, Été glacé, Les Lieux Dits, novembre 2022, 44 p.-, 7€