Résistance : Danielle Fournier

Dans une prose poétique abrupte Danielle Fournier développe un territoire de résistance. Même si l'auteur se retrouve en état de grande fragilité. Déshabitée par un monde où tout se réduit, il s'agit néanmoins de tenir, à pas d'heure, à pas de jour afin que de la précarité existentielle se crée une "sur-vivance" même si l'auteure humaine très humaine sait qu'elle ne marchera jamais sur les flots.
Mais elle a mieux à faire, avec ses semblables, dans un quartier humain, elle avance en arpentant les lieux d'un tel espace où les trottoirs et les murs se tatouent de mots qu'il faut savoir recueillir. Mais ni l'asphalte est plus grise et l'herbe plus verte ailleurs. Il convient de se contenter de qui nous échoie ici-même, ici-bas et faire avec dans une sorte de ressassement avant que le souffle finisse par se taire et que les chrysanthèmes succèdent aux géraniums.  Alors vivre demande ce courage là où chacun nous vaquons tant bien que mal. Tel est notre paysage comme celui de l'auteure.

Jean-Paul Gavard-Perret

Danielle Fournier, Icis, je n'ai pas oublié le ciel, coll. Cahiers du Loup Bleu, Éditions les Lieux-Dits, octobre 2022, 44 p.-, 7€

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