Pierre Drogi et l'obscur

La poésie de Pierre Drogi ne se laisse pas saisir facilement. C'est comme si elle s'adressait directement à l'inconscient en une suite de stances et de charpies. Il y a là un sens, une présence mais en arrière, en arrière par la pensée.
Le tout pour bousculer toute prise qui se saisirait a priori. Dans la suite de Mallarmé l'auteur propose des coups de dés pour provoquer réflexion et réjouissance d'un genre particulier dans d'étranges spirales verbales qui nécessitent un effort et bien des questions.
Nous marchons ainsi dans un territoire immersif mais vers quelle réalité  ?
Celles où les paysage se mêlent en des épaisseurs de houille là où il s'agit de trouver des filons homologués au milieu des îles aux filets de phosphores survolées par des oies forcément sauvages. Et si les humains ne lèvent pas la tête, Drogi s'y attarde et nous dit ce que nous ignorons en de telles chroniques errantes où l'auteur nous emmène.

Jean-Paul Gavard-Perret

Pierre Drogi, Les Fulgurés, coll. Cahiers du Loup bleu, Les Lieux Dits, 54 p.-, 7€

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.