Catherine Andrieu et le vertige du mythe

Faisant retour à un certain classicisme poétique, Catherine Andrieu  trouve là de quoi nourrir un double mouvement existentiel entre Éros et Thanatos. Paradoxalement se soumettre aux règles de la versification lui permet d'être plus libre et de s'oser dans le désir même si la maladie et ses enfers demeurent présents.
Existe là une catharsis implicite où âme et corps ne font qu'un. Si bien que même si une partie de moi fut perdue, l'appel des sens demeure  et entraîne vers des égarements presque voluptueux quoique marqués sinon de repentance du moins d'une sorte de culpabilité.
Créative, Catherine Andrieu le reste comme elle s'accroche à son écriture nourrie de peintres (Van Gogh, Gauguin, Dali) et d'écrivains (de Kundera à Robbe-Grillet, de Gide à Cioran ou Duras). Cela lui permet de nourrir autant son âme monstrueuse que son regard clair à travers sa poésie. Elle montre ce que la poétesse a dans le ventre et qui remue lectrices et lecteurs.

Jean-Paul Gavard-Perret

Catherine Andrieu, Alors je jouai Antigone à cœur éperdu, Rafael de Surtis, février 2023, 36 p.-, 17€

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