Thi­nez le ravaudeur

Les J’aurai été de Marc-Émile Thi­nez prennent en charge son passé pour créer son pré­sent. Le tout à coup de vignettes où le “sus­pens” demeure. Le tout avec de nom­breux rap­pels lit­té­raires ou ciné­ma­to­gra­phique (Beckett, Stendhal, Rabe­lais, Camus et bien d’autres.
S’y retrouvent aussi un pape, Lemmy Cau­tion, Zato­pek, Pif le chien et Louise Bottu elle-même…
Cette fan­tai­sie est un pur régal dans un état d’esprit qui rap­pelle celui de Pérec. Si bien que l’autofiction prend un cours inat­tendu et allu­sif. Le temps se reprend sans cas­tra­tion depuis l’enfance jusqu’à aujourd’hui. Et ce temps de pré­pa­ra­tion et d’accomplissement est pro­duit par l’écriture même.
Des situa­tions, des visions, des lec­tures et des situa­tions sont recom­po­sées dans des phrases que rien n’achève. Chaque fois, tout est contenu en huit lignes et s’il res­tait encore à dire tout se trouve irré­mé­dia­ble­ment coupé si bien que le lec­teur est par­fois obligé de lire sans for­cé­ment tout com­prendre — ce qui ne veut pas dire que tout est écrit pour ne rien dire. Bien au contraire. Mais si le texte à besoin du lec­teur, son auteur le laisse au besoin Gros Jean comme devant. Mais tout autant de la liberté d’interprétation..

Jean-Paul Gavard-Perret

Marc-Émile Thi­nez, J’aurai été ceux que je suis, éditions Louis Bottu, mars 2021, 53 p., 8€

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