Andreea-Maria Lemnaru : les multiples et l'un

Andreea-Maria Lemnaru est jeune philosophie des religions à la Sorbonne, spécialiste du néoplatonisme et des religions antiques. Dans son travail de poésie elle libère de tels univers sous forme de chants des ombres et du soleil. De l'encre des nuits, à la source des mots L'auteure fait jaillir la lumière aussi mystique, religieuse que païenne et  mythologique.
Dès le départ de son livre apparaît depuis les profondeurs voilées celui dont le nom s'est effacé et qui n'est plus qu'image ou ombre. Mais l'espace et les statues sont plein de lui. En contre partie la poétesse semble disparaître pour mieux brûler dans sa lumière Capturée par le sang d’un arbre et dont le feu brûle encore. Entre eux le monde va.
Avance-t-il pour autant ?
Nul ne sait. Mais en son nom et celui de l'amour, l'ombre perdure, celle de l'amant qui habite toujours / Au fond du rêve.
Il a beau prétendre que son nom est / Personne. Mais c'est pour vaincre la mort. Et il fait un signe de sa main,  Et c’est le seul signe / Que je connais.
Et l'auteur lui offre ses mots, sa langue pour le signifier et soudain il éclaire le monde car C’est le fils du soleil qui  transcende les humains et lui redonne voix.
Des poèmes mystiques et païens, encensent une nature  magique, peuplée d’êtres invisibles. Le tout dans un langage oraculaire, épuré et dans la veine d'un symbolisme habité. La poétesse en fille de l'air  devient son émettrice comme celui de l'absolu. 

Jean-Paul Gavard-Perret

Andreea-Maria Lemnaru, Équinoxe, Éditions du Cygne, avril 2022, 60 p.-, 10€

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