Justin Torres, Vie animale : Violence et tendresse

"On était six mains qui happaient et six pieds qui trépignaient; on était des frères, des garçons trois petits rois unis dans un complot pour en avoir encore." Premier roman aux accents autobiographiques assumés, We, the animals, traduit en français par Vie Animale, ne laisse personne indifférent.

 

Trois frères grandissent dans le ghetto de l'Amérique des années 80 : ils s'aiment, se détestent, ils crient, pleurent, dansent, rient, sous les yeux d'une mère fatiguée par les colères et les absences d'un père impossible à saisir. On adore les gamins, et la phrase suivante, on a envie de leur coller une danse, une vraie, comme celles que le géniteur s'autorise de temps à autre.

 

Justin Torres dessine la jungle humaine, savane urbaine où chacun tente de trouver sa place, quitte à piquer celle des autres. Entre chasses à l'enfance pour grandir plus vite et vrais moments de tendresse familiale que personne ne peut troubler. Vie Animale est un grand premier roman, qui laisse présager le meilleur à venir. Violence et tendresse, désir de reconnaissance et attachement au cocon familial, ce texte vous hante. On en redemande : à quand le prochain ?

 

Cécile Coulon

 

Justin Torres, Vie animale, traduit par Laetitia Devaux, Points, janvier 2013, 140 pages, 5,70 €  

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