Philippe Cohen-Grillet, "Haut et court" : quand fait divers aimerait rimer avec littérature...

Il en faut de l’humour pour publier au Dilettante. Oui, l’éditeur d’Anna Gavalda. Il faut aussi de l’humour pour la lire, elle. Mais ce n’est pas ici le propos. Quoique, il y a un petit air Dilettante comme il y a une petite musique de Minuit. Les éditeurs ont aussi leur signature. Bref. Philippe Cohen-Grillet fait la gueule sur le communiqué de presse. Certainement pour se donner un genre, un pied de nez au système. Son éditeur s’y met aussi en précisant qu’il aura tiré 2222 exemplaires de ce livre. Et pas un de plus. Le prochain sera à 3333 ? Va savoir… Ce qui me touche le plus dans toute cette histoire, c’est la micro bio de l’auteur. Il aime Coppet. Ah, Coppet… toute mon enfance résumée en un seul mot. Madame de Staël et son château dans les jardins duquel j’allais courir. Une bâtisse acquise en 1784 par Necker, ministre des finances de Louis XVI qui, à sa mort en 1804, devint la résidence de sa fille. Elle y fit salon littéraire. Tiens ? Avec visée politique : ici, l’élite de la pensée luttait contre l’impérialisme napoléonien. Au Salon Littéraire on lutterait plutôt contre l’impérialisme de l’image. Cette mode qui tend à tuer l’écrit sous des monceaux de supports visuels jusqu’au sein des livres de classe. Ainsi donc, Philippe Cohen-Grillet aime Coppet. Est-ce sur le bord du lac Léman qu’il a eu l’idée de ce livre ? Faut dire qu’il en faut du courage pour se plonger dans un fait divers aussi sordide. Coulogne février 2007 : suicide familial. Par pendaison. Tant qu’à faire, soyons créatifs… 

Humour noir alors. C’est le fils de famille qui raconte. Faut être accroché. Mais si les horreurs vous semblent belles. Que vous riez de tout. 

Sautez le pas.


Annabelle Hautecontre

 

Philippe Cohen-Grillet, Haut et court, Le Dilettante, août 2012, 256 p. – 17,00 €

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