Photographe et écrivain américain Scot Sothern s'est fait connaître par ses clichés de prostituées du sud de la Californie, prise 1986 à 1990 et à nouveau en 2010 lorsqu'il a commencé à photographier et à écrire sur les travailleuses du sexe à Los Angeles.

Il a écrit sur ce qu’il a vu et a mis en lumière par ses photographies ces femmes. Son travail continue à susciter autant d'éloges que de condamnations. Streetwalkers reste l'examen sombre et réel de la prostitution de rue en Amérique contemporaine. Et le  livre rassemble la collection complète de ses travaux au cours de ses années Lowlife ainsi que des prises récentes.

S'y retrouve aussi ses articles de Nocturnal Submissions, sa chronique en ligne pour le magazine Vice. Cet ensemble met en évidence la capacité de l'artiste à documenter le réel tout en lui accordant une poésie particulière qui suscite diverses réactions.

La femme est circulaire, écrit l'auteur. Et ce  au sein même de lieux interlopes qui sont les leurs et dans lesquels elle  continue à prendre racine au sein du vent. C'est une façon de regarder passer les nuages qui ne doivent rien aux jeteurs de sort ou aux chantres d'absolu. 
Pour  ceux qui renouent avec celles qui répondent à ce qui leur manque et après leur service de telles femmes, au cœur de la nuit il est encore midi.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Scot Sothern, Streetwalkers, PowerHouse Books, Los Angeles, 2016, 232 p.