Martine Roffinella : un peu de soleil derrière les barreaux

À travers un morceau de littérature "gonzo", la narratrice des Hommes grillagés donne un témoignage sur l'univers carcéral. Le récit est âpre et efficace. Une vision juste se dégage autant du romantisme attribuées aux grands truands que du mépris envers les fautifs ou fauteurs de troubles.

La narratrice les montre tels qu'ils sont au moment où face à eux certains souvenirs remontent comme celui de l'ami de la famille qui collait la main de la petite sur son slip. Mais celle qui est dans la prison avec son statut d'écrivaine tient le coup là où la collectivité expose les vomissements et les diarrhées.
L'humanité aussi est là.

Ce tableau en ces diffractions ne cherche pas à cultiver des connivences. L'auteure reste roide et au besoin fait état de ses propres manques et ses a priori qu'elle parfois cache sous un bon mot qui permet de désamorcer des situations tendues.

Preuve que l'auteure ne cherche jamais à tenir la pause ou jouer les philanthropes. Dupe parfois d'elle-même elle avance, peu à peu, moins à le recherche d'idées que de sensations. Mais c'est parce qu'elle ne triche pas que son livre est si puissant et qu'elle fait du bien à ceux qui en sortant de son atelier d'écriture sont moins angoissés. Avant que son expérience d'entre les murs se termine ils savent la remercier.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Martine Roffinella, Les hommes grillagés, éditions H&O, octobre 2019, 100 p.-, 12 €

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